Petits arrangements entre amis à l’Agence pour l’Economie en Essonne

Mercredi dernier, nous a été présenté au bureau de l’Agence, le choix du prestataire chargé de redéfinir les grandes stratégies de l’agence rendues nécessaires d’une part, par la raréfaction des ressources des collectivités locales et d’autre part par la crise et la nécessité de repositionner l’agence de façon la plus « efficace » possible.

Jusque là, rien à dire, si ce n’est l’expérience du cabinet choisi qui devait avoir une expérience de longue date dans ce type d’études (le cabinet a été créé au mois d’août dernier) et la personnalité de son dirigeant, Monsieur Joël Gayssot, qui est, accessoirement le Directeur de l’agence pour l’économie dans le Val de Marne… Curieux mélange des genres et conflits d’intérêt que celui-ci.

J’ai donc interpellé le Président du Conseil Général à ce sujet, ainsi que la presse et les membres du Conseil d’administration. Il n’est en l’espèce pas acceptable que le directeur d’une structure concurrente définisse les grandes orientations de l’agence Essonienne sauf naturellement à ce que cette étude ne soit en réalité « ficelée d’avance » et qu’il ne s’agisse que d’une façade pour enrichir les copains où que celle-ci traduise la mort annoncée de l’Agence…

A suivre …

Quand des syndicats susurrent à l’oreille de Jean-Vincent Placé …

Après avoir dénoncé le principe de l’élection présidentielle au suffrage universel direct, sur le plateau du Grand Journal de Canal +, il a un peu sur-estimé à 17% le score des Verts aux élections régionales (d’Ile-de-France) et aux européennes (au plan national) alors que son parti a engrangé respectivement 16,58% ou 16,3% des suffrages avec des niveaux très élevés d’abstention (53,67% et 60,2%). Ceci est quand même étonnant de la part du stratège qui a réussi à arracher un accord de législature (et les circonscriptions qui vont avec – les 7e et 8e en Essonne) au PS …

A l’aide d’un argumentaire bien rodé, il se lance dans une démonstration sous couvert de la franchise affichée et il avoue sans vergogne que son parti s’adresse prioritairement aux CSP+ et aux bobos de centre-ville ! Ensuite il tape à bras raccourci sur Jean-Luc Mélenchon, l’accusant d’outrance et de simplisme, ça va probablement lui faire grand plaisir ! Cela éclaire aussi d’un jour nouveau l’éviction de l’ancienne sénatrice Marie-Agnès Labarre de la liste qu’il a mené en septembre …

Sa citation parcellaire de la seconde partie d’une phrase du marxiste Antonio Gramsci (« Il faut allier le pessimisme de l’intelligence à l’optimisme de la volonté ») nous donne pourtant des indications sur un fond idéologique qu’ils doivent avoir en partage, notamment au sujet de l’hégémonie culturelle …

Jean-Vincent Placé a ensuite débité des copeaux de bois quand Vincent Glad, journaliste internet, a pointé que le tout nouveau sénateur de l’Essonne a posé la même question écrite, au mot près, que trois députés (UMP) concernant l’industrie du recyclage des papiers …

Après une rapide recherche sur les sites de l’Assemblée nationale et du Sénat, on se rend compte que 5 autres sénateurs et 11 députés ont posé des questions similaires mais en faisant un minimum d’efforts de reformulation …

On retiendra que pour Jean-Vincent Placé, « il y a des sénateurs et sénatrices qui travaillent et d’autres qui ne travaillent pas » (sic) et qu’il a reçu des syndicats qui lui ont soufflé la question avec « un argumentaire bien précis » … Il s’en sort finalement par une pirouette en pointant les conflits d’intérêt …

Si on se rappelle du pataquès qui avait été provoqué quand le PS a gommé des passages entiers de l’accord PS-EE concernant le nucléaire, on envisage facilement que patronat et syndicats n’ont pas besoin de l’entremise de ces partis pour faire valoir leurs arguments à la partie adverse …

La parité, grande perdante des dernières élections sénatoriales

Alors que le Sénat a grossi de 343 à 348 sièges, le nombre de sénatrices a baissé de 52 à 49 … La gauche essonnienne a contribué a ce recul en évinçant Marie-Agnès Labarre au profit de Jean-Vincent Placé pour des jeux d’équilibre entre les différents partis de l’arc-en-ciel de leur improbable coalition plurielle.

Le Sénat compte ainsi 14% de sénatrices pour 86% de sénateurs. Le constat est accablant et souligne que la situation est totalement grippée.

Ce blocage s’explique en partie par le système électoral, indirect et mixte (2/3 des sièges au scrutin proportionnel et 1/3 des sièges au scrutin majoritaire) qui favorise les notables cumulant les mandats mais par le faible nombre de femmes investies en tête de listes par les partis (16%) et la multiplication des listes dissidentes répondant à une stratégie de contournement de la parité.

Les femmes ne sont toujours pas perçues comme pleinement légitimes et la France reste très en retard quant à une représentation paritaire au Parlement, alors que les lois qui impactent la vie quotidienne des femmes et des hommes.

Quelle est l’origine de cette situation ? Quels sont les résistances historiques, idéologiques, structurelles, qui expliquent qu’elle perdure ? Comment parvenir, demain, à un réel partage du pouvoir entre les femmes et les hommes ?

Telles sont les questions abordées dans l’ouvrage d’Eliane Viennot intitulé « La France, les femmes et le pouvoir ». Cette historienne renommée lève le voile sur ces tabous et cette faiblesse de notre démocratie, à la lumière des recherches les plus novatrices réalisées dans de nombreuses disciplines depuis vingt ans.

Si les institutions républicaines ont fait table rase des outrances de la monarchie de droit divin, elles en gardent encore certains archaïsmes.

Pour en savoir plus sur le sujet, les Femmes élues de l’Essonne solidaires (Fées 91) vous invitent chaleureusement à participer au un diner débat qu’elles organisent autour d’Eliane Viennot sur le thème de « Parité – Egalité : où en sommes nous? », le 26 janvier 20h au Manoir du Vieux logis (Villemoisson-sur-Orge).

Servir et non se servir …

Divers candidats aux législatives dont Olivier Thomas (maire de Marcoussis et conseiller régional d’Ile-de-France) ont demandé à jouir d’une couverture médiatique équivalente à celles des ministres susceptibles d’être candidats à la députation en juin prochain (cf. article du Monde). A quel titre les différents médias français devraient-ils ouvrir leurs colonnes et leurs ondes à des personnages dont le message est d’ores et déjà relayé par des personnalités de premier plan ? Pourquoi la presse devrait-elle offrir à ces candidats une légitimité qu’ils n’ont pas su gagner au sein de leurs formations politiques respectives ?

S’il est de la plus élémentaire logique que tous les candidats à une élection soient placés sous la même toise en matière de comptes de campagne, il semble tout à fait ahurissant que des challengers demandent de façon péremptoire, et quasiment à titre conservatoire, à des ministres en exercice de décliner les invitations des médias, ou de s’en interdire l’accès, sous prétexte que cela pourrait indirectement contribuer à leur faire gagner en notoriété alors que leur mission est de servir les intérêts supérieurs de la nation au risque de prendre parfois des mesures qui peuvent s’avérer impopulaires sur l’instant.

L’approche politicienne qui guide la démarche de ces esprits chagrins ne les grandit pas alors qu’ils caressent prétendument l’espoir de servir l’intérêt général et se préparent à solliciter les suffrages des Français pour les représenter à l’Assemblée nationale. La gauche a-t-elle à ce point oublié que l’exercice du pouvoir nécessite une vigilance de tous les instants et une disponibilité sans faille des ministres qui sont les premiers serviteurs du peuple ?

Pour en revenir au plan Essonnien, la gauche n’a plutôt pas à se plaindre quant à la visibilité médiatique de ses ténors. De Julien Dray à Malek Boutih en passant par Manuel Valls ou Jean-Vincent Placé, les uns et les autres ont su se faire un nom dans les médias nationaux sans que la sempiternelle litanie de l’égalitarisme à tout crin ne soit invoquée …

Parmi les « tickets » ayant reçus l’investiture du PS pour les législatives, on ne compte pas moins de sept conseillers généraux de gauche, dont une seule femme … Quel paradoxe que la gauche essonnienne, qui montre une certaine habileté à renouveler ses cadres, soit incapable de tendre vers l’objectif de la parité réelle et encore moins de la réduction du cumul de mandats (et fonctions exécutives) ; alors même qu’ils étaient quasiment tous derrière la première secrétaire de leur parti lors de la primaire socialiste … Quelle ironie de se dédire par des actes qui désavouent de manière manifeste les combats de cette fervente militante !

Au lieu de regarder la politique par le petit bout de la lorgnette, nous ne pouvons qu’inviter ces candidats à se préoccuper des vrais enjeux, c’est-à-dire ceux de la France ; et accessoirement des Français ou de l’Essonne et ses circonscriptions, dont ils semblent tellement éloignés qu’ils leur faut convoquer des raouts en présence du ban et de l’arrière ban de l’entre-soi, sous le haut patronage du très ambitieux Président du Conseil Général de l’Essonne, pour se souvenir qu’en sortant de leur tour d’ivoire, il existe des territoires sur lesquels elle a été érigée pour veiller à l’essor du département.

En effet, le Président socialiste du Conseil Général de l’Essonne a décidé de délocaliser et de multiplier les cérémonies de vœux dans quasiment la totalité des cantons du département. Les Essonniens goutent-ils vraiment que ces mondanités s’organisent à leurs dépends et au cœur des collèges, citadelles du savoir, ainsi dévoyées à des fins partisanes ?

Cela fait penser aux façons abruptes du sénateur écologiste de l’Essonne qui, malgré un poids électoral insuffisant pour se faire élire sous ses seules couleurs, a réussi à s’imposer aux autres partis de gauche lors du scrutin de septembre et a conduit par la force des choses à l’éviction de la sénatrice sortante du Parti de Gauche mais aussi à celle du sénateur communiste sortant en raison d’une liste socialiste dissidente.

Non content de ce tour de force, l’élu écologiste a aussi été particulièrement retord avec le nouveau Président du Sénat pour obtenir la création d’une commission (et dont la conséquence mécanique est d’augmenter les charges de fonctionnement) ainsi que l’abaissement du nombre nécessaire de membres pour créer un groupe. Cette dernière doléance vient tout juste d’être satisfaite

La chambre haute du Parlement est devenue l’anti-chambre du retour vers le passé. En trois mois, la gauche s’est lancée à tombeau ouvert dans une sorte de nostalgie qui n’a d’autre horizon que de ressusciter les fantômes du passé. Ils en idolâtrent tellement l’héritage qu’ils ont exhumé les reliques du programme Mitterrand de 1981 et que le candidat socialiste se prend à l’imiter dans son expression ; sans revêtir pour le moment l’écharpe rouge et le chapeau mou en feutre mais cela pourrait peut-être venir …

La majorité sénatoriale de gauche n’a rien trouvé de plus urgent que de se lancer dans une opération fumeuse de création d’une « citoyenneté de résidence » dont la seule référence historique ramène au temps de la Terreur ! Tout un programme !

Pour éviter la démagogie, les sénateurs de gauche auraient pu s’intéresser plus sérieusement au rôle consultatif des conseils de quartier pour que les étrangers hors communauté européenne, qui ne souhaitent pas opter pour la nationalité Française, puissent pleinement prendre part aux décisions qui intéressent leur quotidien sans pour autant déstabiliser les équilibres municipaux. En effet, si les ressortissants Européens jouissent des droits de vote et d’éligibilité aux élections municipales, ils ne peuvent pas assumer les responsabilités de maire ou d’adjoint au maire (car celles-ci sont assorties de prérogatives en matières d’état civil et de police judiciaire notamment) et sont logiquement interdits de participation aux élections sénatoriales.

Nous vous faisons grâce de ne pas nous attarder sur l’obstruction systématique avec laquelle le budget a été détricoté par dogmatisme, alors que la tradition de la Haute Assemblée était jusque là d’apporter de la tempérance …

Ces pratiques laissent pantois quant à l’intérêt que cette gauche plurielle, dont on observe aussi jour après jour la cacophonie au sein de différents collectivités territoriales, nourrit en-dehors de celui de la distribution de responsabilités, et leurs prébendes, dans des exécutifs pléthoriques …

Les Français et les Essonniens méritent mieux. Leurs élus, et ceux qui prétendent le devenir, sont leurs serviteurs et doivent veiller à agir pour satisfaire l’intérêt général et non la somme d’intérêts particuliers. Le pays n’a pas besoin d’idéologues rigides, fussent-ils en jupons et aux accents exotiques, mais plutôt de pragmatiques inventifs …

Hommage de Xavier Dugoin à Pierre Lefranc

C’est avec beaucoup d’émotion que j’ai appris la mort de ce résistant et gaulliste de toujours que fut Pierre Lefranc.

En effet, c’est une grande perte pour nous qui nous rangeons derrière les valeurs gaullistes que la mort samedi dernier à Paris, à l’âge de 90 ans, de Monsieur Pierre Lefranc, compagnon du Général de Gaulle et créateur de la fondation Charles de Gaulle.

Pierre Lefranc était un homme qui, jusqu’au dernier moment, resta fidèle à ses conviction tout en ayant le courage de les porter. Il fit la démonstration de son engagement aussi bien dans sa jeunesse, en se positionnant dès ses 18 ans contre l’occupant allemand lors du défilé des Champs-Élysées du 11 novembre 1940, que sur ces vieux jours, dans les bons moments mais aussi dans les mauvais, lorsqu’il resta un fidèle du Général alors que celui-ci traversait une période difficile dans les années 50.

Nous ne pouvons que nous inspirer de l’exemple de l’engagement de cet homme, qui fut également un biographe du Général Charles de Gaulle et du Gaullisme, pour nous regrouper autour de valeurs communes et essentielles, valeurs qui sont bien au dessus des inimitiés humaines, et tellement indispensables à la poursuite de l’intérêt général qui est, et a toujours été mon but, qui sont des valeurs partagées par nombre de nos concitoyens.